Juil 08

Paroles du général de division Abdul Hafiz : «Nous ne sommes pas en Côte d’Ivoire pour tuer les Ivoiriens et moi j’arrête parce que je ne veux pas demeurer dans « le faux.» (Le Temps, 21 mars 2011). M. Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Organisation des nations unies (Onu), j’ai choisi de citer à nouveau les propos accusateurs prononcés le 16 mars 2011 par le général Abdul Hafiz pour expliquer sa démission de son poste de commandant de la Force militaire de l’Organisation des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Ils sonnent ad vitam aeternam le glas de toutes les contorsions idéologiques et des multiples contrevérités qui tentent désespérément de justifier la guerre impérialiste livrée au peuple ivoirien pour installer Alassane Dramane Ouattara à la tête de l’Etat. Elles baignent « dans le faux ».

Monsieur Ban Ki-moon, même la résolution 1975 du Conseil de sécurité, qui est brandie comme la couverture suprême des massacres commis en Côte d’Ivoire, n’a été votée que le 30 mars 2011. Les soldats de l’Onu et de l’Opération française Licorne avaient commencé à « tuer les Ivoiriens » depuis fort longtemps. Cette résolution – véritable permis de tuer – apparaît donc, la plupart du temps, comme un bien maigre cache-sexe maculé de « faux » et vidé de ses effets mystificateurs. En tout état de cause, la volonté éhontée de justification de massacres d’êtres humains ne peut que répugner à la conscience humaine.

Par rapport à son mandat, l’Onuci était déjà « dans le faux », comme le dit si bien le général Hafiz. En effet, la résolution 1528 adoptée par Conseil de sécurité des nations unies à sa 4918ème séance, le 27 février 2004, stipule qu’en « coordination avec les forces françaises », l’Onuci s’acquittera du mandat qui comporte, entre autres, les missions suivantes : « a) Observer et surveiller l’application de l’accord de cessez-le-feu global du 3 mai 2003, et enquêter sur les éventuelles violations du cessez-le-feu;

b) Assurer la liaison avec les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et les éléments militaires des Forces nouvelles afin de promouvoir, en coordination avec les forces françaises, le rétablissement de la confiance entre toutes les forces ivoiriennes en présence ».

Alors, M. Ban Ki-moon, combien d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens l’Onu a-t-elle tués ? Dans la première partie de ma lettre missive indignée, j’ai montré, sur un échantillon de cinq jours seulement, comment la Force militaire de l’Onuci a nagé « dans le faux » en combattant, main dans la main, avec les « éléments militaires des Forces nouvelles », c’est-à-dire les rebelles des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), contre les Fanci et toutes les Forces de défense et de sécurité (Fds) de la République de côte d’Ivoire, à partir de l’Hôtel du golf, le quartier général d’Alassane Dramane Ouattara. M. Ban Ki-moon, est-ce cela « le rétablissement de la confiance entre toutes les forces ivoiriennes en présence » ?

Face à cette situation, le gouvernement ivoirien a solennellement demandé le départ de l’Onuci et de l’opération française Licorne de Côte d’Ivoire, le 21 décembre 2010. Il n’en a été tenu aucun compte par les puissances qui manipulent l’Onu avec leurs seuls intérêts comme boussole. Voici un autre échantillon de quelques événements sur mille déclenchés délibérément par la Force militaire de l’Onuci dans le dessein de « tuer les Ivoiriens ».

Ces Ivoiriens qui gardent un souvenir cauchemardesque des hélicoptères de l’Onu et de la France qui déposaient régulièrement des tireurs d’élite au service des rebelles de Ouattara sur les toits de plusieurs immeubles à Abidjan. Les images dignes d’un film d’horreur de ces tueurs professionnels postés sur les toits afin qu’ils soient dans la position idéale pour tuer ont été diffusées par nombre de télévisions dans le monde. On imagine le branle-bas de combat et le déferlement médiatique qu’auraient provoqué le positionnement de snipers par des aéronefs de l’Onu sur les toits d’immeubles à New York, Paris ou Londres. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, la nébuleuse appelée « communauté internationale » n’a pas dit un mot.

Un autre événement révèle la parfaite symbiose logistique et opérationnelle entre la Force militaire de l’Onuci et les rebelles des Fafn pour « tuer les Ivoiriens ». Le 28 janvier 2011, à la Base aérienne d’Abidjan (Baa), dans la commune de Port-Bouët, les militaires de l’armée de l’air ont appréhendé deux rebelles venus de Bouaké à bord d’un avion de l’Onuci. Ils ont affirmé appartenir à la compagnie «Karakoro Atchinguié» de Bouna, un démembrement de la rébellion d’Alassane Dramane Ouattara. L’un d’entre eux, le dénommé Abou Sanogo, a déclaré qu’ils sont plus d’une trentaine de rebelles à avoir été transportés par l’avion de l’Onuci, avec pour mission de renforcer les effectifs de la rébellion à l’Hôtel du golf et dans la commune d’Abobo, à partir de la base principale de l’Onuci sise à l’hôtel Sebroko. La presse s’est largement fait l’écho de cette information accablante.

On pourrait énumérer à n’en plus finir les cas de violences exercées sur les populations civiles dans les communes du Plateau, de Yopougon, Port-Bouet, Abobo, Marcory et dans tout le pays où la Force militaire de l’Onuci se comporte comme en pays conquis.

Le 17 janvier 2011, aux environs de 14 heures, un (01) char et une (01) jeep équipée d’un canon 12,7mm de l’Onuci entrent délibérément dans le périmètre interdit de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao),.dans la commune du Plateau. Les éléments des Fds chargés de la protection de l’institution leur demandent de rebrousser chemin. Alertés par les discussions qui s’éternisent, des dizaines de personnes accourent. Dans leur retraite, les soldats de l’Onuci effectuent des tirs à balles réelles dans ce centre des affaires, provoquant un sauve-qui-peut à cette heure de grande affluence. Le bilan de ces incidents est de quinze (15) blessés dont deux (02) par balles. Inimaginable dans la moindre bourgade de France.

A Yopougon, des échauffourées éclatent entre les habitants de Niangon Sud et les soldats onusiens qui se dirigent vers la centrale électrique d’Azito en prétextant un égarement inexplicable. Il en est de même dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 janvier 2011, au corridor de Gesco, entre un convoi de dix (10) véhicules suspects de l’Onuci et les populations civiles. Les soldats de l’Onuci lancent une grenade offensive sur les civils et les éléments des Fds. Douze (12) gendarmes en poste à l’escadron 2/1 de Yopougon sont blessés par les éclats de la grenade. Et que dire de ce jeune homme abattu comme un chien d’une balle dans le dos alors qu’il sortait du cantonnement de l’Onuci à Daloa !

Et puis, M. Ban Ki-moon, il y a cette question terrible que l’on ne vous posera ni à la Maison blanche ni à Bruxelles, encore moins à l’Elysée : combien de personnes ont été tuées par les tapis de bombes que les soldats de l’Onu et de la France ont déversés sur Abidjan, deux semaines durant ? Jusqu’au 11 avril 2011, plusieurs sites pris pour cibles par les hélicoptères de combat étaient habités par des familles entières. C’est le cas de la résidence officielle du président Laurent Gbagbo et des sites ci-après : camp militaire d’Akouédo (ancien camp), école de gendarmerie de Cocody, camp de gendarmerie d’Agban, camp de la Brigade anti-émeute (Bae) de Yopougon, etc. M. Ban Ki-moon, à qui ferez-vous croire que les bombardements des hélicoptères onusiens étaient si « chirurgicaux » qu’ils n’ont tué aucun être humain ?

Monsieur Ban Ki-moon, combien d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens l’Onu a-t-elle tués dans la ville martyre de Duékoué, directement ou indirectement ? Le 29 mars 2011, les forces régulières de défense et de sécurité de la République de Côte d’Ivoire ont déjà quitté Duékoué et sa région. Les seules forces qui tiennent alors cette zone sont les suivantes : un contingent de la Force militaire de l’Onuci disposant d’un appui aérien, les Frci, les sanguinaires chasseurs traditionnels dozos, l’armée étrangère du Burkinabé Amada Ourémi qui occupe la forêt classée du Mont Peko et d’autres milices agissant pour le compte d’Alassane Dramane Ouattara. Les Frci sont placées sous le commandement de Losseni Fofana alias « Loss » chef de l’unité militaire appelée « Cobra » qui contrôle la Zone de Man. Il est sous l’autorité directe de Guillaume Soro, Premier ministre et ministre de la Défense du gouvernement parallèle et anticonstitutionnel d’Alassane Dramane Ouattara, chef suprême de ses Frci.

Le rapport publié par Human Rights Watch en octobre 2011 est édifiant sur le rôle criminel joué par les Frci commandées par Losseni Fofana dans les massacres de Duékoué. « (…) Le 10 mars, Guillaume Soro l’a affublé du titre de chef de la « pacification de l’extrême ouest », l’identifiant comme le supérieur du capitaine Eddie Médi et le commandant en chef de l’offensive des Forces républicaines dans l’ouest du pays. (…) Des soldats sous son commandement ont pris le contrôle de Duékoué le 29 mars au matin et joué un rôle important dans le massacre de centaines de personnes dans le quartier Carrefour. »

Des Organisations non gouvernementales (Ong) telles que le Comité international de la croix rouge (Cicr), Amnesty international, Caritas, le Secours catholique, etc., ont dénombré des centaines de morts à Duékoué. M. Steven Anderson, un porte-parole du Cicr, est catégorique : « (…) Ce sont nos équipes qui ont ramassé les corps, soit dans les maisons, soit à l’extérieur, pour les enterrer dans la dignité. Donc nous les avons comptés (…) Nous sommes devant un cas exceptionnel et une situation particulièrement choquante (…) s’il s’agit bien, comme c’est en train de se préciser, d’exécutions sommaires en masse commises en seulement deux jours, mardi 29 et mercredi 30 mars, on est vraiment devant un massacre de grande ampleur. Nos différentes sources sur le terrain ont dénombré à ce jour 816 morts. Mais on continue à découvrir des corps ». M. Ban Ki-moon, vous ne pouvez continuer de demeurer coi d’autant plus que d’innombrables témoignages de survivants indiquent indubitablement que les soldats de l’Onuci ont aidé les rebelles à prendre Duékoué et ont ainsi trempé dans le génocide wê.

Les déclarations d’Ali Coulibaly, qui était à l’époque ambassadeur de Ouattara à Paris, ne vous apportent pas la bouée de sauvetage que vous pouviez attendre de l’un de ses thuriféraires patenté. Bien au contraire. « Et c’est Caritas, le Secours catholique ici, une Ong proche de l’Eglise, qui avance ce chiffre de 1000 morts, sans aucune investigation, affirme-t-il, sans vergogne, des berges de la Seine. Quand on sait que cette Ong est proche de l’Eglise, et que l’Eglise n’a jamais voulu de la victoire d’Alassane Ouattara (…) c’est quand même sujet à question ce que Caritas est en train de faire. » (France Info, 04 avril 2011). Ali Coulibaly croit esquiver la question du génocide wê mais s’y empêtre et emprunte les chemins nauséabonds des antagonismes religieux entre catholiques et musulmans, à l’image de son mentor Alassane Dramane Ouattara. Tel gourou, tel adepte.

M. Ban Ki-moon, même votre compatriote Sud-coréen Young-jin Choi, qui est, à l’époque, votre représentant spécial en Côte d’Ivoire, vous enfonce dans le bourbier sanglant de Duékoué. Acculé de toutes parts le 29 mai 2011 sur la question des exécutions sommaires massives de Duékoué, il croit brandir l’argument massue en déclarant que « l’Onuci ne peut pas protéger tout le monde ». En sus de l’arrogance morbide qu’ils charrient, les propos de Choi sont un aveu de la protection sélective qui guide l’action de l’Onu en Côte d’Ivoire. Les partisans de Ouattara sont l’objet de toutes les attentions. Quant aux partisans de Laurent Gbagbo, ils peuvent être tués, y compris par l’épée des soldats de l’Onuci.

M. Ban Ki-moon, depuis plus d’un an, vous répétez invariablement avec le soutien bruyant des officines médiatiques de vos maîtres que la « crise post-électorale » a fait « quelque 3000 morts » en Côte d’Ivoire. Quel est le quota criminel des soldats de l’Onu dans ces « 3000 morts » ? Pourquoi votre comptabilité macabre est-elle si sélective ? Pourquoi ne se limite-t-elle qu’à la période poste-électorale d’une crise qui a commencé le 19 septembre 2002, date du déclenchement de la rébellion ? Que faites-vous des milliers de personnes tuées par cette rébellion pendant près d’une décennie ? Il est vrai que pour vous et pour vos commanditaires impérialistes, ces morts-là ne comptent pas. Pour vous, M Ban Ki-moon, seuls comptent les intérêts des sangsues qui saignent les peuples.

Respectueusement.

Par Deuxer Céi Angela. L’œil du juste
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Ampliation : M. Bert Koenders, représentant spécial de Ban Ki-moon en Côte d’Ivoire
source : Deuxer Céi Angela

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Juil 05

La Côte d’ivoire, depuis plus d’un an est devenue un Etat d’exception. Tout ce qui choque l’entendement humain est célébré comme un fait heureux. Au delà de la célébration des contre-valeurs, il apparait clairement que l’une des cordes que le régime d’Abidjan manie bien, c’est la violation des droits de l’homme. Bien que notre Constitution proclame, dans son préambule, « son adhésion aux droits et libertés tels que définis dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 et dans la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981 », rien n’empêche le pouvoir de Dramane Ouattara de méconnaitre, dans les faits, cette affirmation. Or, le rôle d’un gouvernement sérieux est de veiller à la protection des droits des citoyens, à les promouvoir en vue de permettre l’épanouissement de tous, sans distinction aucune. Mais en Côte d’Ivoire, ne sont élevés à la dignité d’être humain que les partisans d’Alassane Dramane Ouattara. A l’opposé, les citoyens de « seconde zone » que sont les pro-Gbagbo, ont droit à tous les lots de traitements inhumains et cruels. Ces traitements se déroulent de façon paisible et continue dans l’indifférence totale des organisations de défense des droits de l’homme. En un mot, le régime Ouattara torture sous le regard passif et complice des ONG.
Le régime Ouattara torture…
Le régime de Ouattara, prétendument qualifié par ses amis et partisans, de démocratique, s’est spécialisé dans l’art d’arrêter, torturer, arracher des aveux infondés, exécuter sommairement des citoyens, violer les domiciles etc. Toutes ces arrestations et perquisitions sont faites en violations flagrantes de règles en vigueur. Les rares témoins qui ont pu échapper miraculeusement à leurs tortionnaires, ont relaté dans la presse de l’opposition, les méthodes et les techniques utilisées par les hommes du régime. Pour procurer du plaisir au régime, tous les traitements cruels sont les bienvenus. En effet, certains infortunés reçoivent des braises de feu sur le dos, des gouttes de sachets plastics brûlés sur les mains et parties sensibles, d’autres sont marqués au fer rouge. Certains d’entre eux sont enchainés à quatre ou à cinq comme furent les esclaves du temps de la traite négrière. Point n’est besoin de préciser qu’ils sont journellement battus comme des animaux. Tous ces faits se déroulent dans des lieux tenus par les hommes du régime. Yopougon, une commune pro-Gbagbo est présentée comme un super « camp de concentration ». Le régime a transformé, « la place de la liberté », patrimoine du FPI (parti de Laurent Gbagbo), en lieu de torture. Est-il utile de noter que l’activité sordide qui se déroule sur cette place est totalement contraire à l’esprit du lieu. Il s’agit en effet d’une place qui célèbre les libertés et non les exactions.
En dehors de Yopougon, il existe un autre « camp de concentration » à PK 17, route de Dabou ; ce camp devait servir de site pour le service civique. Les pratiques qui s’y déroulent sont les mêmes constatées dans le camp de Yopougon. Ces deux camps « spécimens » sont les prolongements d’autres lieux tenus par les hommes du pouvoir. Et ces hommes n’ont qu’une seule cible : les pro-Gbagbo ou supposés. Ce sont ces citoyens qui peuplent les camps du régime. Ils viennent principalement des villes qui ont affirmé leur attachement au Président Laurent Gbagbo. Certains sont arrêtés à Abidjan, d’autres à l’intérieur du pays et convoyés soit dans les camps de l’intérieur soit dans ceux de la capitale économique. Ils sont des civils et militaires, tous accusés de vouloir renverser le régime. Ces accusations sont fallacieuses d’où, les traitements inhumains infligés à ces pro-Gbagbo. Car, si elles étaient fondées, le régime ouvrirait un procès qui donnerait l’occasion aux accusés de se défendre. Ayant choisi la voie des camps de concentration, le régime d’Abidjan avoue le peu d’intérêt qu’il accorde aux droits humains. Cela est d’autant plus vrai que les tortionnaires eux-mêmes sont des ex-rebelles, maîtres dans l’art de la torture, connus pour être des criminels de guerre, des mercenaires, des miliciens tribaux.
Cette addiction à la torture donne du lustre au classement fait par l’Onu. En effet, selon l’organisation mondiale, le régime Ouattara, est un régime autoritaire. La chaine de télévision française France 2 en avait parlé le 26 Mars 2012 (édition de 20h). Mais si la Côte d’Ivoire est devenue championne en tortures et traitements inhumains, c’est bien parce qu’elle peut compter sur le silence coupable de certaines organisations.
…sous le regard passif et complice des ONG
Le feu de la torture qui s’abat sur les pro-Gbagbo et supposés n’est dénoncé que par les journaux proches du Président Gbagbo. Ces organes se battent en publiant les témoignages des personnes ayant connu les flammes de la torture. Pendant qu’elles donnent de la voix, les ONG de défense des droits de l’homme brillent par leur mutisme. Elles assistent, passives, impassibles au drame que subit une partie des citoyens ivoiriens. Pourtant, elles se disent être équidistantes des pouvoirs politiques.
Notre actualité récente nous permet de dire que certaines ONG nationales sont complices du jeu du pouvoir. En effet, lors de la crise post-électorale, la Présidente du Réseau paix et sécurité des femmes dans l’espace Cedeao côte d’ivoire (Repsfeco-ci) Salimata Porquet, s’était vidée de ses larmes, lors d’un sommet de la Cedeao à Abuja en Mars 2011. En substance, elle demandait à l’institution d’intervenir pour sauver « les victimes si nombreuses ». Depuis que son mentor Ouattara est aux affaires, elle a séché ses larmes, plus de pleurs, même pour ceux qui sont torturés par le régime. Ces personnes qui sont torturées ne descendent-elles pas de femmes ? A l’évidence leur vie n’a aucune importance tout simplement parce qu’elles ont eu le tord d’être des « Gbagboïstes ». N’Gouan Patrick, coordinateur national de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), lui et sa « convention » sont muets comme une carpe face au règne des « camps de concentration ». Pourtant, Patrick N’Gouan ne manquait pas de s’offrir en spectacle sur la chaine Africa 24 pour demander le départ de Laurent Gbagbo, il ne manquait pas d’organiser des séminaires pour montrer les tares du régime de Gbagbo. Où se trouve t-il pendant que des citoyens, des contribuables sont arbitrairement détenus dans les fers ? Le Mouvement Ivoirien des droits de l’Homme (MIDH), connu pour être un démembrement du RDR, parce que créé par des pro-Ouattara dont « le Petit Juge militant » Epiphane Zoro Bi Balo (actuel DG de l’AICF), est lui aussi passif. Il a perdu et on le comprend, sa verve des premiers jours. Ce mouvement a été rejoint par la Ligue Ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO). C’est à croire que l’universalité des droits de l’homme est sujette à caution en Côte d’Ivoire. Comme le dirait Mobutu du haut de la tribune de l’Onu en 1973, lorsque qu’on parle des droits de l’homme on doit savoir de quel homme on parle. Est-ce des militants et sympathisants du Rhdp ou des pro-Gbagbo ? S’il s’agit des pro-Gbagbo, alors exit le respect des droits de l’homme et bonjour la torture !
A l’image de ces ONG nationales, celles dites internationales, semblent avoir d’autres préoccupations. En effet, elles ferment royalement les yeux sur cette prouesse du régime d’Abidjan. Amnesty International, Human Right Watch, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), la division des Droits de l’Homme de l’ONUCI, La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), toutes ces organisations sont devenues subitement aphones. Elles sont dans une sorte de complicité qui donne de la graisse à la dictature instaurée par le régime d’Alassane Dramane Ouattara. Pourquoi un tel mutisme ? Tous ceux qui sont torturés dans ces « camps de concentration » devenus un « archipel de torture », sont-ils des sous-hommes ? N’ont-ils pas aussi droit à un brin de dignité ? Qui portera devant l’histoire, la responsabilité des errements du pouvoir d’Abidjan ?
Disons clairement que ces ONG muettes, seront autant responsables que le pouvoir actuel.

Voici donc, sur le chemin de l’hypocrite réconciliation nationale, les actes du pouvoir qui énervent le processus. Les gouvernants ivoiriens ont les mains dénouées et toujours tendues sur la tête des pro-Gbagbo, comme une épée de Damoclès. Et lorsque cette épée frappe, les ONG applaudissent pas leur mutisme. Il est peut être politiquement correct que les membres et amis du pouvoir s’invitent à ce mutisme, mais il est inacceptable que des ONG, par essence neutres, s’adonnent à ce jeu macabre. L’histoire les jugera avec rigueur.

Alain Bouikalo
bouikhalaud10@gmail.com

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Juin 29

Rappelons d’entrée que la position panafricaine n’est aucunement de faire la police des mœurs ou d’indiquer de quelle façon ou par quel orifice les Africain(e)s doivent s’aimer.

Notre position est une pensée nuancée, consciente des vrais enjeux politiques derrière ces ordres des Occidentaux visant à normer à leur manière la vie sociale de l’Afrique.

Les récentes sorties du premier ministre néoconservateur Anglais David CAMERON au sommet du Commonwealth d’octobre 2011 puis du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-Moon à Addis-Ababa concernant une soi-disant minorité homosexuelle à protéger sur la terre africaine est un précédent qui a marqué les esprits.
Alors que nous assistons au bombardement des populations civiles africaines (Côte-d’Ivoire, Lybie) par l’Occident, ils s’érigent dans le même temps en prescripteurs de la morale jusque dans nos cases.
Cependant, ces deux événements doivent rapidement éveiller les intellectuels et la société civile africaine sur les véritables implications de ces injonctions et de leurs extensions locales que sont certaines ONG (Organisation Non gouvernementale).
Pour les crédules leaders d’opinions qui pensent que le temps est en lui-même porteur de solutions, c’est ne rien apprendre de l’histoire de la domination coloniale et ne pas considérer celle qui s’écrit devant nous. Il est primordial de noter que le silence ne va les arrêter, c’est mal connaître les colons.
Leurs organisations sont déjà très actives dans les villes et villages, souvent cachées derrière des sigles et acronymes insoupçonnables de protection ou de prévention sanitaire, tout en encadrant les soirées gays et les beuveries sexuelles de quelques jeunes en perte de repères.

Constat liminaire

Pour les Occidentaux, dans la liste des maux dont souffre l’Afrique, douleurs qui pour la majeure partie sont des conséquences directes des politiques coloniales et ultra capitalistes dont l’Afrique continue de payer le prix fort, le plus urgent serait selon eux, de s’occuper et d’encourager des organisations qui sapent par leurs actes l’avenir du continent.
Pour l’Occident et leurs fonctionnaires locaux, pompeusement et injustement nommés « dirigeants Africains », en ce qui concerne l’Afrique, rien n’est trop bas, rien n’est trop mauvais, puisque ce sont les « porteurs de la civilisation » qui le dictent. Sinon comment comprendre que c’est uniquement le vieux lion du Zimbabwe ; Robert Mugabe et le placide évangéliste Atta-Mills du Ghana (à voix basse entre le oui et le non) qui ont osé réagir à cette attaque du dernier mur de la structure sociale de l’Afrique : sa jeunesse.
Fausses promesses de la France, mais réelles attaques de l’Afrique :

On sait d’ores et déjà que la gauche française, ne tiendra aucune des promesses qu’elle a faites : s’agissant de fermer les bases militaires françaises en Afrique ou d’arrêter de soutenir les élites criminelles et corrompues à l’image du putschiste Ouattara Alassane de Côte-d’Ivoire.
Sur le plan interne, tout en se disant être « envahi » par des hordes d’immigrés Africains, ils refusent toutefois, de considérer le problème à la source, celui arrêter de secréter la misère en amont.

Par contre, Ils se donnent bonne conscience en nous parlant d’une possible annulation de la dette, cette fausse dette africaine, ce puits sans fond exclusivement constitué d’intérêts versés aux banques occidentales pour avoir l’honneur de prêter de l’argent. Des sommes dont l’Afrique n’a jamais vu la couleur à l’image du malheur du Congo, puisqu’ils l’empruntent à leurs hommes de mains dont Sassou Nguesso, Eyadema-fils, Bongo-fils, Kabila-fils sont des caricatures vivantes.

La soumission à la politique « France-Afrique » de la France, la finance mondiale apatride, et maintenant le pseudo droit des minorités sexuelles sont les composantes essentielles de l’agenda des Occidentaux pour l’Afrique.
La gauche française et Obama le belliqueux n’apporteront aucun changement sauf un, l’ouverture des pays africains au tourisme homosexuel de masse. En somme, un Pattaya (ville des philippines, symbole du tourisme sexuel) à l’échelle d’un continent. On le voit déjà à l’œuvre au Sénégal, en Gambie, au Togo et au Cap-Vert
Les Occidentaux veulent étouffer toute renaissance de l’Afrique et pour y parvenir, ils ciblent maintenant la souche de toute société: la structure familiale et la jeunesse.
Leur but est de faire passer des lois contraires au sens commun en Afrique, des règles qui vont défigurer la famille, une institution aussi vieille que la civilisation humaine et qui protège à la fois les femmes, les hommes, leurs enfants et leur épanouissement.

Le choix européen et sa conséquence africaine

La particularité de l’Afrique, c’est que sa jeunesse survit dans un environnement qui souffre de la violence du néocolonialisme, ce qui fait qu’elle devient de facto, une pourvoyeuse de chaires fraiches aux possédants du Nord.
Le mariage et l’adoption gay qui vont être bientôt autorisés en Europe et au USA, vont inventer un nouveau droit aux gays de l’Occident : le droit à l’enfant Africain, à l’image de ce que nous avons vu à Haïti lors du dernier séisme en 2010 ou avec les pseudo-humanitaires de « l’Arche de Zoé » au Tchad. Un rapt d’enfants que Sarkozy a couvert par son refus de faire juger les coupables en Afrique.

La conséquence

Les organisations gays revendiqueront un droit sur des enfants qu’ils n’ont pas faits. Un droit sur la jeunesse des autres, donc du devenir des autres. Un droit qui pourra leur permettre de dire : « Nous sommes en Afrique comme touristes, où est le mal si nous exploitons sexuellement vos fils, vos filles puisqu’ils sont consentants. Ils n’ont pas les moyens et l’argent. Nous, nous les possédons. Nous exigeons vu que nous avons maintenant le droit, qu’on nous confie aussi les petits afin d’avoir un meilleur avenir chez nous ».
Comment accepter ce faux argument que le jeune africain lobotomisé par des médias à la solde de la propagande suprématiste Occidentale peut choisir devant des gens armés de traveler’s check, de dollars, d’euros, de devises étrangères, d’illusions et surtout de mensonges.

Le sursaut

Il doit y avoir un sursaut dans la société civile africaine et de la part de sa jeunesse en particulier pour dire non à ce dangereux projet rampant.
S’agissant, des jeunes qui pensent que ces organisations viennent défendre leurs droits, ils doivent se poser cette question : pourquoi ces Occidentaux ne se battent-ils pas pour implanter des usines, des hôpitaux ou d’autres projets qui améliorent la condition humaine en Afrique ?
Ils ont plutôt choisi de vendre des armes, de propager la misère et de sous-traiter leur guerre contre des ennemis tout droit sortis de leurs imaginaires obscures comme on le voit se tramer au Mali avec leur homme de paille, le même Alassane Ouattara.

La raison

La famille africaine est la seule institution capable de protéger les enfants d’Afrique, même quand le père et la mère sont absents.
Les puissances néocoloniales ont pour objectif de détruire le socle familial de l’Afrique en subventionnant l’érection d’une minorité sexuelle sortie des éprouvettes du marketing consumériste des libéraux. Refuser de voir ces faits, c’est livrer la jeunesse d’Afrique aux pervers. Ces cyniques apatrides que sont généralement les libéraux mondialistes enveloppés sous le déguisement du « touriste » et dont le seul domicile connu est la jouissance sans entraves.
Avec la complicité locale, ils viendront se glisser au milieu d’une population naïve et exigeront bientôt si rien n’est fait, l’application d’un droit qu’on ne pourra plus leur refuser. Ce droit que l’argent roi confère. Ce droit qui peut de nos jours faire accepter que des élites choisies par le FMI (Fonds Monétaire International) violentent les Ivoiriens soi-disant pour leur apporter la croissance, tout en implantant des camps de torture destinés aux opposants.
Enfin, cette sommation des propagateurs du droit au mariage homosexuel en Afrique est clairement l’invention abjecte d’un droit sur les enfants d’Afrique. Un projet monstrueux !

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Juin 07


Le régime de Faure Gnassingbé est structurellement parmi les plus faibles des régimes maintenus par la force en Afrique francophone. Le président togolais ne peut échapper aux suites de son putsch militaro-constitutionnel et de ses crimes contre l’humanité.

Le président togolais doit faire avec l’ONU qui, depuis 2005, surveille les droits humains au Togo, même si l’efficacité de cette mission est limitée. Le pouvoir togolais a réussi à brider la commission Vérité, Justice et Réconciliation mais cela ne suffit pas face à des crimes imprescriptibles. Faure Gnassingbé a pro­noncé des excuses, il est surtout contraint depuis 2005 de lâcher du lest régulièrement, alors que les autres principaux acteurs criminels sont toujours présents à ses côtés. Depuis sept ans, les compromis en entraînent de nouveaux, sa marge de manœuvre diminue, au contraire de l’autre bénéficiaire d’une succession familiale, Ali Bongo, qui parvient, au Gabon, à renforcer son pouvoir.

Une des seules dictatures qui puisse être arrêtée par les urnes

Le peuple togolais espère sans doute profiter des changements géopolitiques dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui mettent l’accent sur la démocratisation, malgré les crises et les compromissions.

L’élection présidentielle de 2010 avait réveillé les espoirs de voir une opposition l’emporter quand, ailleurs, les dictatures empêchent facilement les démocrates de s’organiser. Les fraudes ont eu raison de ces espoirs mais le rapport de force s’est équilibré. Les manifestations de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) se font régulièrement chaque samedi à Lomé. Des élections législatives sont prévues avant la fin de la législature le 14 octobre.

La fraude de l’élection présidentielle s’étant principalement faite au niveau de la centralisation des résultats, cette méthode sera difficile à mettre en œuvre aux législatives en raison des vérifications dans chaque circonscription. L’opposition soutenue en cela par l’Union européenne réclame un redécoupage électoral car les électeurs du Nord plus favorable au parti présidentiel sont lourdement surreprésentés par rapport à ceux du Sud. Cette question pourrait remettre en cause la date du scrutin.

Le potentiel de conflit entre Nord et Sud est difficile à estimer, et, l’ANC très ancrée au Sud du Togo, n’offre que peu de garanties pour éviter une montée des tensions. Faure Gnassingbé peine à créer un nouveau parti présidentiel pour prendre la suite du Rassemblement du peuple togolais (RPT). Il pourrait être tenté de prendre le risque de truquer de nouveau les élections, car s’il perd, il devrait vivre une cohabitation qui lui laisserait peu de chance lors de la présidentielle en 2015.

La duplicité de la politique européenne

La politique européenne de développement et de démocratisation sans heurts aurait pu être acceptable si elle avait été menée avec fermeté sur les principes. Au lieu de cela, les actions du Belge Louis Michel, venu au Togo en 2010 pour valider l’élection truquée, ont décrédibilisé l’homme mais aussi la politique européenne.

Le leader de l’ANC, Jean-Pierre Fabre, a accusé Louis Michel d’avoir touché de l’argent, le surnommant « le démarcheur », qui « a toujours joué le rôle de lobby du pouvoir RPT au niveau de Bruxelles ».

Il est de notoriété publique que Faure Gnassingbé distribue de l’argent, en sac plastique par dizaine de milliers d’euros, et parfois en carton, par centaines de milliers d’euros, pour les interlocuteurs de poids dans son jeu. Il a aussi tenté d’arroser des journalistes pour passer le cap en 2010.

La société belge Zetes, qui semble obtenir facilement des contrats de fourniture de kits électoraux dès que Louis Michel intervient dans un pays est soupçonnée d’avoir pratiqué de la surfacturation pour sa prestation au Togo. La facilité avec laquelle se réalisent des surfacturations sur le budget de l’aide européenne renvoie aux responsabilités politiques dans un contexte de dictature et corruption : Louis Michel était un des principaux défenseurs du Togo pour le redémarrage des aides européennes après le putsch de 2005.

Il est de nouveau intervenu en soutien au régime en novembre 2011 dans l’affaire de l’exclusion des députés ANC. La validation de l’élection en 2010, par Ashton et la Commission européenne, malgré les observations sévères de la mission d’observation électorale, a eu aussi un impact continental car elle est intervenue en faveur d’une dictature dans un cas rare de rapport de force proche d’une bascule en faveur d’opposants. La Commission européenne aura du mal à revenir à la fermeté comme le souhaiteraient certains députés européens indignés.

La diplomatie française silencieuse

Faure Gnassingbé ne peut justifier d’intérêts français et de ressources naturelles importantes pour se faire valoir. En 2010, la coopération militaire française a pris part à la mascarade avec la formation de la Force de sécurité de l’élection présidentielle (FOSEP) dirigée par le lieutenant-colonel Yark, accusé de tortures en 2005 par l’Organisation mondiale contre la torture. Depuis l’expulsion fin 2009 d’Eric Bosc, premier conseiller de l’ambassade de France et ami de Kofi Yamgnane, les relations entre Faure Gnassingbé et l’exécutif français sont mauvaises. Kofi Yamgnane, proche de François Hollande, pense en priorité à la situation togolaise. Deux de ses collaborateurs de 2010, Innocent Assima et Narcisse Azanléko, prisonniers pendant deux ans, ont été torturés pendant plusieurs mois et viennent d’être libérés.

Quel que soit le parti victorieux en France, rien n’indique que les relations puissent s’améliorer. La coopération militaire française s’adapte, elle, à toutes les situations. Les conseillers français continuent d’être présents auprès de l’armée et des forces de l’ordre togolaises, pilier du régime. La coopération militaire française avec les dictatures africaines est structurellement si bien établie, tellement assimilée, que le scandale semble être invisible.

L’incident de l’altercation entre le photographe togolais Didier Ledoux et le lieutenant-colonel français Létondot en août 2010 a été étouffé : Ledoux a reçu une aide française et est réfugié en France. La coopération militaire française ne peut souffrir d’aucune publicité. Les programmes de coopération impliquant la France et l’Union européenne mélangent maintenant formations au maintien de l’ordre et dans la justice, pour rendre l’ensemble plus présentable.

La torture après les massacres

Les projecteurs éclairent enfin la torture récurrente depuis 2005. Le 6 octobre 2011, lors de l’Examen périodique universel des Droits de l’homme de l’ONU à Genève, l’accent a été mis sur la torture.

La délégation française y a indiqué que « la France recommande au gouvernement togolais de signer et ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale », et, faisant référence aux « cas de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, rapportés notamment au sein de l’Agence nationale de renseignement (ANR) », « de mettre en place le mécanisme national indépendant de prévention de la torture prévu par le protocole facultatif à la Convention contre la torture ».

L’affaire Kpatcha, frère du président accusé de coup d’état et emprisonné depuis avril 2009, n’en finit pas de revenir comme un boomerang. Les hommes de Kpatcha ont été torturés, et sont accusés, entre autres, le colonel Massina, chef de l’ANR, le commandant Kulo et le capitaine Kadanga. Une plainte a été déposée contre le colonel Massina devant la CPI. La justice internationale pourrait s’intéresser au Togo, et c’est en tout cas la volonté de plus en plus de togolais conscients des manipulations pour freiner la justice, ce qui a été particulièrement dénoncé concernant la commission Vérité Justice et Réconciliation. L’échec de cette commission, reconnu par son président Mgr Barrigah, qui, en guise de bilan, a qualifié son action de « mitigée », pourrait pousser vers une investigation de la CPI.

Le Collectif des Associations contre l’impunité au Togo a aidé les victimes à déposer 72 plaintes devant la justice togolaise pour les massacres de 2005 qui impliquent, entre autres, le major Kouloun dans la région d’Atakpamé, où les massacres furent les plus nombreux, parmi les 400 à 500 morts minimum indiqués par le rapport de l’ONU. En février 2012, l’affaire Kpatcha rebondit : la Commission nationale des Droits de l’homme (CNDH) a rédigé un rapport sur les tortures de l’ANR, que le gouvernement togolais a diffusé dans une version expurgée des principales accusations. Le président de la CNDH, Koffi Kounté, a fui en Europe.

Un régime qui s’use au fil des affaires

En octobre 2011, le Togo a été élu par l’Assemblée générale des Nations unies membre non permanent du Conseil de sécurité, mais cette victoire a été de courte durée. La tension avec les États-Unis, qui surveillent le Togo en raison des transferts de cocaïne entre Amérique du Sud et Europe, s’est aggravée avec l’affaire, révélée par le FBI fin 2011, d’un trafic de véhicules d’occasion passant par Lomé au profit du Hezbollah libanais et impliquant des officiels togolais. Hillary Clinton est venue en janvier à Lomé. Les affaires de corruption touchent d’autres proches du président tels la directrice générale des Impôts, Ingrid Awadé, ou le ministre de l’Intérieur et de l’administration territoriale, Pascal Bodjona. La presse togolaise, celle qui n’est pas soumise par les cadeaux présidentiels, se permet de sortir de plus en plus de vérités.

Les procès bâclés et amendes effrayantes ont ralenti le travail des journalistes, mais ont aussi poussé à plus de radicalité. Paradoxalement, malgré les menaces qui pèsent sur elle, la presse togolaise est aujourd’hui plus libre que dans d’autres pays plus démocratiques. Elle commence à s’intéresser aux « biens mal acquis » locaux. Les BMA ont eu énormément de retentissement pour la partie immobilière française des fortunes du pétrole, et seul le journaliste camerounais Jean Bosco Talla avait osé s’attaquer à la fortune locale de Biya, ce qui lui avait valu des menaces de mort.

Faure Gnassingbé possède au Togo des propriétés luxueuses, et entretient des maîtresses dont les villas sont gardées par les forces de l’ordre. Le rapprochement des législatives devrait renforcer la volonté des opposants d’agir pour de nouvelles révélations. Faure Gnassingbé commence à être isolé à l’extérieur et le recours à la force devient délicat. Pourra-t-il tenir longtemps sans échapper aux conséquences définitives de sa prise de pouvoir ?

écrit par ALAIN BENIE BI \\ tags: , , , , , , , , ,

Mai 30
LAURENT GBAGBO, UN HOMME PIUEX

LAURENT GBAGBO, UN HOMME PIUEX

DOCUMENT ICC-02/11-01/11 DATE 16 MAI 2012
SITUATION EN REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
AFFAIRE LE PROCUREUR LUIS MORENO OCAMPO CONTRE LAURENT GBAGBO
VERSION PUBLIQUE EXPURGEE – DOCUMENT DE NOTIFICATION DES CHARGES

A. INTRODUCTION

1.La présente affaire porte sur la responsabilité pénale de Laurent GBAGBO (GBAGBO) pour avoir élaboré et mis en oeuvre une politique visant à le maintenir par tous les moyens au pouvoir, en qualité de Président de la Côte d’Ivoire, notamment au travers d’attaques soutenues, minutieusement planifiées, meurtrières, généralisées et systématiques, lancées contre les civils qui s’opposaient à lui. GBAGBO était le fer de lance de cette politique et au coeur d’un groupe de personnes chargées d’y donner suite. De la période antérieure à novembre 2010 à son arrestation le 11 avril 2011, GBAGBO a conçu cette politique et a planifié, organisé, ordonné, encouragé, autorisé et permis diverses mesures et actions précises dans le cadre de sa mise en oeuvre.

En particulier, il s’est servi de l’appareil de l’État ivoirien, y compris les Forces de défense et de sécurité, renforcées par les Jeunes Miliciens et des mercenaires (les « forces pro- GBAGBO»), pour la mettre en oeuvre. Il a régulièrement rencontré ses commandants pour orchestrer l’exécution de cette politique et a ordonné aux forces pro-GBAGBO de mener des attaques contre des manifestants civils. Étant donné que ces offensives soutenues contre des civils s’inscrivaient dans le cadre des instructions qu’il a données et de la politique qu’il a menée, il s’est bien gardé par la suite de les dénoncer ou de demander une enquête et d’en punir les auteurs.

Des centaines de ses opposants civils ont été attaqués, tués, blessés ou victimes de viols dans le cadre de cette politique. GBAGBO est responsable des crimes qui lui sont reprochés dans le présent document en tant que coauteur indirect, ainsi qu’il est prévu à l’article 25-3-a du Statut de Rome.

B. L’ACCUSÉ

2. Laurent GBAGBO est né le 31 mai 1945 à Marna, un village de la sous-préfecture d’Ouragahio situé dans le département de Gagnoa, en Côte d’Ivoire. Il est de nationalité ivoirienne et membre de la tribu des Bété. GBAGBO est catholique et ICC-02/11-01/11 4/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 5/48 NM PT a deux épouses : il est marié légalement à Simone GBAGBO et traditionnellement à Nadiana BAMBA. Il est devenu Président de la Côte d’Ivoire en octobre 2000.

C. EXPOSÉ DES FAITS

3. En 2002, un coup d’État manqué a entraîné la fragmentation des forces armées ivoiriennes et s’est terminé par une division de la Côte d’Ivoire en une zone sud tenue par le Gouvernement et une zone nord contrôlée par les rebelles. En 2007, un gouvernement de coalition a été établi et le processus de paix qui avait été entamé, a abouti à l’élection présidentielle de 2010, la première depuis octobre 2000. La communauté internationale a déployé des efforts considérables afin d’aider les autorités ivoiriennes à garantir un processus électoral impartial et équitable.

4. GBAGBO était déterminé à rester au pouvoir. Quelque temps avant l’élection de 2010, aidé par des membres de son entourage immédiat, parmi lesquels Simone GBAGBO et Charles BLÉ GOUDÉ, il a adopté une politique visant à attaquer son rival politique Alassane Dramane OUATTARA (OUATTARA) ainsi que des membres du cercle politique de celui-ci et des civils considérés comme ses partisans, dans le but de conserver le pouvoir par tous les moyens y compris la force létale (la « Politique »). La Politique a été mise en oeuvre par les forces pro-GBAGBO, lesquelles, sous l’autorité et le contrôle conjointement exercés par celui-ci et son entourage immédiat, ont perpétré des attaques systématiques et généralisées contre des civils, et notamment les crimes reprochés dans le présent document.

5. Avant l’élection, GBAGBO a pris des dispositions dans la poursuite de la Politique pour faire en sorte de se maintenir au pouvoir en cas de défaite électorale. Il a consolidé son autorité absolue ainsi que le contrôle qu’il exerçait sur les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes (FDS). Celles-ci étaient constituées de cinq composantes principales qui ont pris part à la commission ICC-02/11-01/11 5/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 6/48 NM PT des crimes : les forces armées (FANCI), la gendarmerie, la garde républicaine, le Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCOS) et la police. Elles étaient commandées par des personnes fidèles à GBAGBO. Lors de la crise postélectorale, sur ordre de GBAGBO, leurs opérations ont été coordonnées par le chef de l’état-major des forces armées, le général Philippe MANGOU. Ce dernier a, en outre, renforcé les FDS, en recrutant systématiquement des Jeunes Miliciens et des mercenaires, qu’il a intégrés dans la chaîne de commandement des FDS. Il s’est également assuré que les forces qui lui étaient restées loyales étaient entraînées, financées et armées convenablement.

6. Le premier tour de l’élection présidentielle a eu lieu le 31 octobre 2010. Les favoris étaient GBAGBO, pour la Majorité présidentielle (LMP), une alliance entre son Front populaire ivoirien (FPI) et d’autres partis politiques, et OUATTARA, pour le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le RHDP est une alliance formée par le Rassemblement des républicains (RDR) – dirigé par OUATTARA -, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et d’autres partis politiques.

7. Le second tour de l’élection présidentielle a commencé le 28 novembre 2010 et le scrutin a été clôturé le 1er décembre 2010. Le 2 décembre, le Président de la Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé les résultats provisoires et déclaré que OUATTARA avait remporté 54,1 % des voix et GBAGBO 45,9 %. Le 3 décembre, le Président du Conseil constitutionnel, un allié de GBAGBO, a invalidé la décision de la CEI et annoncé la victoire de celui-ci. Les deux candidats se sont proclamés simultanément Président de la Côte d’Ivoire. Cependant, le 3 décembre, le Conseil constitutionnel a fait prêter serment à GBAGBO pour un nouveau mandat présidentiel. Peu après, OUATTARA prêtait serment par écrit en tant que Président de la République. Les deux camps ont alors formé leur gouvemement respectif. ICC-02/11-01/11 6/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 7/48 NM PT

8. Lors de la crise postélectorale, des milliers de partisans de OUATTARA se sont rassemblés dans les rues d’Abidjan et dans d’autres parties du pays pour réclamer la démission de GBAGBO. La communauté internationale, dont l’ONU, l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union européenne, a également reconnu la victoire de OUATTARA et exhorté GBAGBO à céder le pouvoir.

9. Dès la fin du processus électoral, GBAGBO a mobilisé les forces qui lui étaient subordonnées et leur a donné l’ordre de coordonner leurs activités dans le but d’appliquer la Politique. Il a autorisé l’usage de la force létale à l’encontre des civils.

10. OUATTARA et des membres de son gouvernement nouvellement élu étaient basés au Golf Hôtel de Cocody, un quartier d’Abidjan. Ils se trouvaient sous la protection des forces de maintien de la paix de l’ONUCI. Dès l’annonce des résultats provisoires de l’élection par la CEI, GBAGBO a donné l’ordre à ses forces armées d’assiéger le Golf Hôtel et ses résidents. Ce siège, qui a été maintenu pendant toute la durée de la crise postélectorale, s’est notamment traduit par le harcèlement des soldats de l’ONU, de violentes offensives dirigées à l’encontre des partisans présumés de OUATTARA dans les environs du Golf Hôtel et l’attaque de ce bâtiment à l’arme lourde.

11. Tout au long de la crise postélectorale, GBAGBO a tenu des réunions et maintenu un contact régulier avec son entourage immédiat, dont Simone GBAGBO, Charles BLÉ GOUDÉ et les principaux commandants des FDS, afin de faire le point sur la Politique et d’en coordonner la mise en oeuvre. Il a également donné à ses subordonnés des instructions pour appliquer la Politique et a été tenu au courant des réunions organisées par ceux-ci à cet effet. Simone GBAGBO et d’autres membres de l’entourage immédiat de GBAGBO ont également donné des consignes concernant l’application de la Politique. Cependant, ces dernières ICC-02/11-01/11 7/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 8/48 NM PT étaient toujours communiquées au vu ou au su de GBAGBO et avec son autorisation.

12. Les ordres de GBAGBO et des membres de son entourage immédiat étaient transmis par les commandants des FDS à leurs subordonnés respectifs et exécutés par les forces pro-GBAGBO. Celles-ci ont fait usage du « répertoire complet de ce que les militaires [avaient] » y compris les « armes de guerre » pour disperser les manifestants.

13. En conséquence, la mise en oeuvre coordonnée de la Politique a abouti à des attaques systématiques et généralisées à l’encontre des civils pris pour des partisans de OUATTARA, et aux crimes reprochés en l’espèce. Du 28 novembre 2010 au 8 mai 2011, les forces pro-GBAGBO ont attaqué les civils considérés comme partisans de OUATTARA. Elles ont tué entre 706 et 1059 personnes, en ont violé plus de 35, en ont arbitrairement arrêté au moins 520 et ont infligé à 90 personnes au moins de grandes souffrances et des atteintes graves à l’intégrité physique. Ces crimes ont été commis avec une intention discriminatoire pour des motifs d’ordre politique, national, ethnique et religieux.

14. Le 25 février 2011, la Côte d’Ivoire était devenu le théâtre d’un conflit armé ne revêtant pas un caractère international entre les forces pro-GBAGBO et les forces fidèles à OUATTARA. Ces dernières comprenaient les Forces nouvelles (rebaptisées par la suite Forces républicaines de Côte d’Ivoire – FRCI) et disposaient du soutien d’un groupe de défense issu de tribus et appelé les dozos, et d’un groupe de miliciens burkinabé. Les FRCI avançaient du nord au sud de la Côte d’Ivoire pour atteindre Abidjan le 31 mars 2011. À partir de ce moment-là, un grand nombre d’officiers des FDS ont déserté, et GBAGBO et les membres de son entourage immédiat en sont venus à s’appuyer de plus en plus sur les Jeunes Miliciens et les mercenaires pour mettre en oeuvre la Politique. ICC-02/11-01/11 8/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 9/48 NM PT

15. Le 11 avril 2011, à la suite d’opérations militaires menées par des forces fidèles à OUATTARA et soutenues par l’ONUCI et les troupes françaises de l’opération Licorne, GBAGBO fut arrêté par le gouvernement de OUATTARA et assigné à résidence. Les forces pro-GBAGBO ont continué de commettre des crimes contre les civils pris pour des partisans de OUATTARA jusqu’au 8 mai 2011 au moins. Les crimes en question s’inscrivaient dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique menée contre la population civile à l’initiative de GBAGBO et de son entourage immédiat dans la poursuite de la Politique. D. COMPÉTENCES RATIONE LOCI, RATIONE TEMPOEUS ET RATIONE MATERIAE

16. La République de Côte d’Ivoire n’est pas un État partie au Statut de Rome. Cependant, le 1 octobre 2003, par déclaration datée du 18 avril de cette même année, le Gouvernement de la Côte d’Ivoire a reconnu la compétence de la Cour pour juger les crimes commis sur le territoire ivoirien à compter du 19 septembre 2002. Cette déclaration autorise donc la Cour à exercer sa compétence conformément à l’article 12-3 du Statut de Rome.

17. Le 14 décembre 2010, le Procureur, le Président et le Greffier de la Cour ont reçu une lettre de M. OUATTARA, en sa qualité de Président de la Côte d’Ivoire, confirmant la prorogation de la validité de la Déclaration du 18 avril 2003. Une deuxième lettre à cet effet a été reçue le 4 mai 2011.

18. Le 23 juin 2011, l’Accusation, ayant conclu qu’il existait une base raisonnable pour ouvrir une enquête, a demandé à la Chambre préliminaire III l’autorisation d’enquêter sur la situation en Côte d’Ivoire à compter du 28 novembre 2010, au titre de l’article 15-3 du Statut de Rome. Le 3 octobre 2011, la Chambre préliminaire a autorisé l’Accusation à enquêter sur les crimes relevant de la compétence de la Cour commis depuis le 28 novembre 2010 dans le cadre de cette situation. ICC-02/11-01/11 9/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 10/48 NM PT

19. Tous les crimes reprochés en l’espèce ont eu lieu sur le territoire de la Côte d’Ivoire après le 28 novembre 2010. Le meurtre, le viol et autres formes de violence sexuelle, la persécution et d’autres actes inhumains constituent des crimes contre l’humanité définis à l’article 7 du Statut. E. EXPOSÉ DES FAITS EN CAUSE AU REGARD DES ÉLÉMENTS DU CHAPEAU DE L’ARTICLE 7 1. Attaque contre une population civile

20. Entre le 28 novembre 2010 et le 8 mai 2011, les forces pro-GBAGBO ont dirigé contre des civils pris pour des partisans de OUATTARA des attaques durant lesquelles elles ont tué de 706 à 1059 personnes, en ont violé plus de 35, en ont arbitrairement arrêté au moins 520 et ont infligé à 90 personnes au moins de grandes souffrances et des atteintes graves à l’intégrité physique. Ces attaques comprennent les quatre événements visés dans le présent document ainsi que d’autres énoncés dans la présente partie.

21. Les forces pro-GBAGBO ont pris pour cible les habitants des quartiers d’Abidjan considérés comme des bastions de OUATTARA (notamment Abobo, Adjamé, Koumassi et Treichville), ainsi que ceux des nombreuses communautés de l’ouest de la Côte d’Ivoire traditionnellement acquises à la cause de ce dernier. Par ailleurs, les cibles étaient souvent choisies pour des motifs ethniques (Baoulé, Dioula, Mossi, Malinké, Sénofou), religieux (musulmans) ou nationaux (des citoyens d’États ouest-africains tels que le Mali, le Burkina Faso ou le Nigeria ainsi que des Ivoiriens d’ascendance ouest-africaine), car les membres de ces groupes étaient considérés comme des partisans de OUATTARA. Les maisons de ces derniers étaient souvent marquées, soit avec les lettres D (Dioula) ou B (Baoulé) à la craie blanche, soit avec une croix peinte en noir, pour que les assaillants puissent les identifier. De même, les forces pro-GBAGBO et, en particulier, les Jeunes Miliciens identifiaient souvent les cibles de ces attaques en ICC-02/11-01/11 10/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 11/48 NM PT procédant à des contrôles d’identité aux barrages routiers installés illicitement et attaquaient les quartiers ou les institutions religieuses généralement fréquentés par les partisans de OUATTARA.

22. Bien que les FDS aient parfois participé à des opérations militaires contre le prétendu commando invisible, groupe armé basé à Abobo et censé être acquis à la cause de OUATTARA, les attaques dont il est question en l’espèce ont été commises à l’encontre de civils dans le cadre de la Politique, qui consistait à attaquer les partisans présumés de OUATTARA afin de maintenir GBAGBO au pouvoir coûte que coûte. Ainsi qu’il est précisé dans d’autres parties du présent document, les attaques ont été orchestrées et dirigées par GBAGBO et ses proches.

23. Ces attaques ont commencé au premier jour du second tour de l’élection. Les 28 et 29 novembre 2010, les FDS ont violemment réprimé des manifestations menées à Abobo par les jeunes du RHDP pour protester contre le couvre-feu, faisant 12 morts. Durant la même période, les Jeunes Miliciens ont tué un immigré malien à un barrage routier après l’avoir accusé d’avoir voté pour OUATTARA.

24. Le 1 décembre 2010, des éléments du CeCOS ont fait irruption au quartier général du RDR à Wassakara (Yopougon) et ouvert le feu sur des partisans du RHDP réunis dans le bâtiment, faisant six morts et 14 blessés. Ils en ont également arrêté et détenu sept autres. Le 2 décembre 2010, des éléments de la gendarmerie ont attaqué le quartier général du RHDP à Abidjan, faisant huit morts et plus de 20 blessés. Le 3 décembre 2010, des éléments des FDS, dont des membres de la police, ont ouvert le feu sur des civils dans le quartier d’Abobo, faisant trois morts. Le lendemain, les FDS ont abattu deux civils à Port-Bouët. Le 25 décembre 2010, des jeunes miliciens, aidés par des éléments des FDS, ont mené une opération contre le quartier général du PDCI – allié politique du quartier général de OUATTARA – blessant 11 personnes, dont trois par balle. ICC-02/11-01/11 11/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 12/48 NM PT

25. Durant tout le mois de janvier 2011, les forces pro-GBAGBO ont violemment attaqué les partisans de OUATTARA à Abidjan ainsi que dans d’autres parties du pays, dont Gagnoa, Divo et Daoukro. Le 4 janvier 2011, par exemple, la police et les gendarmes ont utilisé des balles réelles et des gaz lacrymogènes contre des personnes non armées qui se trouvaient à l’intérieur des bureaux du PDCI à Abidjan. Ils ont alors tué un militant de ce parti et en ont blessé grièvement quatre autres. Ils ont également arrêté 136 partisans du RHDP et leurs familles, dont 19 femmes et plusieurs enfants.

Entre les 11 et 12 janvier, des éléments des FDS ont attaqué le quartier connu sous le nom de PKI8, à Abobo, à bord de véhicules de la police et du CeCOS, faisant au moins neuf morts. Le 12 janvier, un groupe de Jeunes Patriotes a battu à mort trois ressortissants maliens à Abobo. Le 13 janvier, de Jeunes Patriotes qui tenaient un poste de contrôle ont tué deux jeunes partisans du RHDP. Le 20 janvier, des soldats des FDS ont ouvert le feu, sans faire preuve de discernement, sur des civils non armés dans la ville de Gagnoa, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, tuant et blessant de nombreuses personnes. Le 18 janvier 2011, en réaction à un appel du RHDP à la désobéissance civile dans tout le pays, les forces pro-GBAGBO ont brutalement réprimé des manifestations. Le 19 janvier 2011, par exemple, des gardes républicains ont tué deux partisans du RHDP et en ont blessé 17 dans les communes d’Attécoubé et d’Adjamé. Le 25 février, à Abobo, des forces pro- GBAGBO ont violé neuf femmes politiquement engagées en faveur de OUATTARA. Ce même jour, des Jeunes Miliciens soutenus par la police ont attaqué une mosquée à Yopougon, faisant au moins deux morts, dont le gardien de la mosquée, et au moins cinq blessés.

26. Durant la deuxième quinzaine de mars 2011, des forces pro-GBAGBO, dont des membres du CeCOS, de la BAE et de la garde républicaine, ont continué de tirer à l’arme lourde sur les partisans de OUATTARA à Yopougon, Williams ville, Attécoubé, Adjamé et Abobo. Les FDS ont alors tué au moins 40 personnes parmi ICC-02/11-01/11 12/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 13/48 NM PT lesquelles des femmes, des enfants et des personnes âgées. Au même moment, à Abidjan, des Jeunes Miliciens ont tué de nombreux partisans présumés de OUATTARA, dont huit musulmans qui tentaient de se réfugier dans une mosquée.

27. En mars 2011 également, les FDS et les Forces nouvelles loyales à OUATTARA se sont directement affrontées. Au cours de leurs offensives militaires, les forces pro-GBAGBO ont commis des crimes à grande échelle contre les civils assimilés à des partisans de OUATTARA, et notamment lors des trois offensives suivantes lors desquelles des civils ont délibérément été pris pour cible. Le 22 mars 2011, des forces pro-GBAGBO comprenant des mercenaires venus du Libéria ont attaqué le quartier des immigrés de la ville de Bédi-Goazon, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, tuant au moins 37 immigrés ouest-africains. Le 25 mars 2011, des mercenaires du Libéria ont attaqué des civils partisans de OUATTARA à Bloléquin, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, en représailles à la progression de forces pro-OUATTARA dans la région. Les assaillants se sont livrés au massacre systématique de plus d’une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants originaires de groupes ethniques de l’ouest de la Côte d’Ivoire et de pays voisins de la région, qui avaient trouvé refuge dans un bâtiment administratif. Le 28 mars 2011, le même groupe des forces pro-GBAGBO a lancé une offensive contre des civils à Duékoué, tuant plusieurs partisans de OUATTARA parmi lesquels un imam et trois ressortissants ouest-africains.

28. En outre, les forces pro-GBAGBO menaient systématiquement des attaques contre d’autres personnes d’origine ouest-africaine, pour la plupart des Burkinabé et des Maliens, considérés comme favorables à OUATTARA. Entre le début des violences postélectorales et le 10 avril 2011, les forces pro-GBAGBO, et plus particulièrement les Jeunes Miliciens et les mercenaires, ont brûlé vifs ou exécuté 80 civils d’origine ouest-africaine à Port-Bouët et Yopougon. Les 25 et 27 février 2011, les Jeunes Patriotes ont roué de coups, brûlé ou abattu plusieurs ICC-02/11-01/11 13/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 14/48 NM PT étrangers et des partisans présumés de OUATTARA à Yopougon, parfois en présence des forces de police. Les 28 février et 8 mars 2011, des éléments des FDS en patrouille à Yopougon et à Treichville ont tué plusieurs ressortissants ouest-africains. Le 1^ »^ mars 2011, à Abidjan, une unité du CeCOS a brûlé vifs deux Nigériens en invoquant, ce faisant, un discours enflammé de BLÉ GOUDÉ tenu quelques jours auparavant. Les 4 et 8 mars 2011, environ 150 Jeunes Miliciens armés de machettes et de haches ont scandé « [TRADUCTION] tuer, brûler, tuer, brûler, vous devez tous partir » lorsqu’ils ont fait irruption et se sont livrés au pillage dans les étalages de nombreux marchands ouest-africains de Yopougon. Le 2 avril 2011, les jeunes miliciens ont tué trois ressortissants burkinabé à Port-Bouët. Le 10 avril, des miliciens ont tué un homme d’origine dioula à Yopougon parce qu’ils le prenaient pour un partisan de OUATTARA.

29. Après l’arrestation de GBAGBO le 11 avril 2011, les forces qui lui étaient fidèles ont continué de commettre des crimes dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique déclenchée par GBAGBO et son entourage immédiat contre une partie de la population civile et dans la poursuite de la Politique. Entre les 5 et 8 mai 2011, des mercenaires du Libéria à la solde de GBAGBO ont tué, alors qu’ils battaient en retraite le long de la côte, entre 120 et 220 civils pris pour des partisans de OUATTARA. 2. Caractère généralisé ou systématique des attaques

30. Les attaques étaient généralisées et systématiques. Elles étaient généralisées car : a) les attaques se sont étalées sur plus de cinq mois (du 28 novembre 2010 au 8 mai 2011) ; b) au cours de cette période, leur intensité et leur nombre étaient considérables ; c) elles ont fait un grand nombre de victimes (1 351 au moins) ; d) un grand nombre de faits se sont produits ; et e) les attaques se sont réparties sur l’ensemble du pays, y compris dans la région densément peuplée d’Abidjan et de nombreuses localités dans l’ouest de la Côte d’Ivoire (Bedi-Goazon, ICC-02/11-01/11 14/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 15/48 NM PT Bloléquin, Duékoué et Gagnoa), ainsi que dans les régions côtières du pays (département de Sassandra).

31. Les attaques étaient systématiques car : a) la Politique à l’origine de ces attaques a été adoptée au sommet de l’État ; b) la mise en oeuvre de cette politique a été coordonnée conjointement par GBAGBO et son entourage immédiat ; c) les forces officielles de l’État, en particulier les FDS, ont joué un rôle majeur dans la conduite des attaques et ont agi de concert avec des assaillants n’exerçant aucune fonction officielle (des mercenaires et les Jeunes Miliciens) ; d) le recours à la violence n’était pas fortuit et les victimes étaient visées car elles étaient considérées comme des partisans de OUATTARA ; e) les forces de l’ordre présentes sur les lieux n’intervenaient parfois pas pour protéger les victimes mais participaient au contraire à la commission des crimes ; et f) les faits particuliers qui se sont déroulés épousaient un modèle habituel étant donné que dans nombre d’attaques : les personnes prises pour cible étaient identifiées lors de contrôles d’identité à des barrages routiers illégaux, des attaques étaient lancées contre des quartiers ou des institutions religieuses généralement fréquentés par les partisans de OUATTARA, des armes lourdes étaient utilisées dans des quartiers densément peuplés pour disperser les manifestants acquis à la cause de OUATTARA. 3. Politique d’une organisation i) GBAGBO et son entourage immédiat constituaient une organisation

32. GBAGBO et son entourage immédiat, comprenant Simone GBABGO, Charles BLÉ GOUDÉ et les hauts dirigeants des forces pro-GBAGBO, constituaient une organisation au sens de l’article 7-2-a. Ils avaient les moyens d’accomplir des actes qui portaient atteinte aux valeurs humaines fondamentales et de mener des attaques généralisées ou systématiques contre la population civile : a) ils exerçaient conjointement un contrôle et une autorité de jure et de facto sur les ICC-02/11-01/11 15/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 16/48 NM PT forces pro-GBAGBO ; b) ils agissaient au travers de structures et d’institutions de l’État ainsi que d’organisations affiliées de fait à celui-ci; c) ils veillaient au financement de ces forces et leur fournissaient des armes ; et d) ils leur donnaient des instructions et étaient tenus informés par elles des événements sur le terrain. En outre, GBAGBO et son entourage immédiat ont planifié et mis en oeuvre les attaques lancées contre des civils et ont contrôlé, au travers des forces pro- GBAGBO, des parties du territoire ivoirien, dont la ville d’Abidjan, où ont été commis les crimes reprochés dans le présent document. ii) Politique consistant à lancer de violentes attaques contre la population civile afin de maintenir GBAGBO au pouvoir

33. GBAGBO et les membres de son entourage immédiat ont adopté la Politique consistant à lancer de violentes attaques contre son opposant politique, OUATTARA, les membres du cercle politique de ce dernier et les civils perçus comme ses partisans, afin de se maintenir au pouvoir par tous les moyens, y compris par le recours à la force létale. L’existence et la nature de la Politique peuvent se déduire des éléments ci-après.

34. Premièrement, entre le 28 novembre 2010 et le 8 mai 2011, les forces pro-GBAGBO ont lancé des attaques généralisées et systématiques contre des civils qu’elles prenaient pour des partisans de OUATTARA. Lesdites attaques visaient ces personnes et suivaient un modèle et un mode opératoire habituels. GBAGBO et les membres de son entourage immédiat se sont servis de leur position pour organiser, former, financer et armer les forces pro-GBAGBO placées sous leur autorité et leur contrôle.

35. Deuxièmement, GBAGBO a indiqué publiquement qu’il était disposé à recourir à la violence contre ses opposants politiques afin de rester au pouvoir. Avant la tenue de l’élection, il avait déclaré qu’il n’accepterait pas une défaite électorale. Il avait annoncé : « [TRADUCTION] Je ne serai pas battu. J’y suis, j’y reste. » Le slogan ICC-02/11-01/11 16/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 17/48 NM PT de sa campagne politique était « [on gagne ou on gagne » -ce qui signifiait que ses partisans n’accepteraient pas qu’un autre candidat soit élu à sa place.

Selon certains témoins, ce slogan électoral signifiait que GBAGBO et son entourage immédiat avaient l’intention d’utiliser tous les moyens qui seraient nécessaires pour se maintenir au pouvoir. Son camp avait également un autre slogan inventé par BLÉ GOUDÉ : « il n’y a rien en face. C’est maïs ». D’après un témoin, cela signifiait qu’il n’y avait pas d’autre candidat que GBAGBO aux présidentielles. Plusieurs mois avant l’élection, celui-ci a informé les officiers des FDS de la lutte à mener contre les « bandits », terme également employé par son entourage immédiat pour désigner OUATTARA et ses sympathisants. Toujours avant l’élection, il est allé à la rencontre des Jeunes Patriotes à Yopougon et les a incités à se battre pour protéger la nation et ne pas laisser le pays aux mains des ennemis.

36. Après l’élection, GBAGBO a continué de déclarer qu’il aurait recours à la violence pour se maintenir au pouvoir. Dans son discours du 21 décembre 2010 par lequel il s’adressait à la République, il a indiqué que la reconnaissance de la victoire de OUATTARA par la communauté internationale constituait une déclaration de guerre contre la Côte d’ Ivoire. Le 31 décembre 2010, dans une interview télévisée, il a fait savoir que même s’il ne croyait pas que la crise déboucherait sur une guerre civile, les pressions constantes exercées par ses opposants politiques, y compris l’ONU, « [TRADUCTION] rendraient un affrontement plus probable ». Le même jour, il s’est adressé à la nation et a déclaré que, comme en 2002, il n’abandonnerait pas et resterait au pouvoir. Le 9 avril 2011, GBAGBO a ordonné aux forces qui lui étaient fidèles de poursuivre le combat contre « OUATTARA et ses terroristes ».

37. Les membres de l’entourage immédiat de GBAGBO se sont fait l’écho de ses déclarations et ont indiqué qu’ils auraient recours à tous les moyens nécessaires, y compris à la violence meurtrière, pour le maintenir au pouvoir. Le ICC-02/11-01/11 17/47 16 mai 2012 ICC-02/11-01/11-124-Anx1-Red 16-05-2012 18/48 NM PT 22 janvier 2011, MANGOU a déclaré devant des milliers de jeunes au quartier général des FDS à Abidjan : « S’il faut se battre jusqu’à ce qu’on perde notre vie, nous allons le faire. […] Nous n’accepterons pas que quiconque vienne ici pour toucher à un seul cheveu du Président [GBAGBO] ». BLÉ GOUDÉ a incité les jeunes à plusieurs reprises à recourir à la violence contre les opposants politiques de GBAGBO.

En outre, le 26 mars 2011, un journaliste britannique a interviewé BLÉ GOUDÉ et lui a demandé s’il s’inquiétait du fait que ses rebelles armés pouvaient échapper à son contrôle. Ce dernier a répondu : « dans une révolution, il y a forcément des dommages collatéraux […] nous devons nous battre pour notre liberté […]». Aux alentours de la même période, Simone GBAGBO a communiqué son intention de se battre jusqu’au bout et de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires à cette fin. Elle a encouragé les autres membres de l’entourage immédiat de GBAGBO à « résister » afin de maintenir son mari au pouvoir.

En outre, lors d’un rassemblement ayant réuni 4 000 partisans de GBAGBO le 15 janvier 2011, alors que les violences politiques avaient déjà éclaté et que de nombreux crimes visant les partisans de OUATTARA avaient été commis par les forces pro-GBAGBO, Simone GBAGBO a déclaré : « Le temps des débats sur les élections de GBAGBO Laurent, des chefs bandits, ce temps-là est passé. [Nous devons] récupérer la totalité du territoire ivoirien […]. C’est le travail bien sûr des [FDS], mais c’est aussi notre travail. Il faut les appuyer ». Les forces pro-GBAGBO, notamment les Jeunes Miliciens, adhéraient également à la Politique et ont exprimé leur détermination à la mettre en oeuvre par le recours à la violence (…).

COUR PENALE INTERNATIONALE/INTERNATIONAL CRIMINAL COURT

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Mai 30


Tony Blair, l’ex-Premier Ministre Britannique est sous menace d’arrestation et d’emprisonnement. A la suite de l’appel de Président américain George W. Bush contre l’anéantissement des armes de destruction massive en Irak, une coalition internationale notamment Australo-polonaise et anglo-américaine s’est déportée dans le désert d’Hussein Saddam. Le motif propre n’était qu’un pur leurre. Une véritable conspiration contre le peuple irakien qui a fait des centaines de milliers de morts. Et puis les armes prétendues dangereuses n’ont été trouvées nulle part. Les Anglais n’ont pardonné à Blair de les avoir mené dans un champ de terreur sans précèdent, un véritable bouvier bafouant ainsi la souveraineté de Queen Elisabeth, la reine d’Angleterre. L’homme fort de Darwin Street est poussé à démissionner après 10 ans de règne, laissant ainsi le fauteuil à Gordon Brown. Aujourd’hui, Blair doit aller en prison.
En effet, suite à une requête de Leveson, juge des Lords, David Lawley Wakelin a appelé à l’arrestation de l’ancien homme fort du parti travailliste. Blair s’est lui-même rendu pour répondre aux accusations portées contre lui. Il ressort clairement qu’une condamnation et un emprisonnement sont inévitables. Vu que cette invasion en Irak est aujourd’hui une réelle menace en matière de sécurité pour le pays tout entier. Blair doit aller en prison.

C’est d’abord un simple fait national mais d’une appréciation internationale car Blair n’est pas le seul envahisseur. Les envahisseurs, le monde en a connu d’une dizaine ces dernières années en Afrique, en Asie et que sais-je encore. Le monde entier sait que le Premier responsable des attaques contre l’Irak est George Bush. Il devrait être entendu et arrêté comme Tony Blair. Récemment le 11 Octobre 2011, Amnesty International a appelé en vain à son arrestation au Canada pays de Stephen Harper, Premier Ministre canadien. Jamais Bush n’a été entendu et toujours resté bouche bée. En France, il peut être un tabou pour les plus sceptiques, la politique étrangère de ce pays n’est plus qu’une recolonisation des faibles aux moyens des armes non conventionnelles et particulièrement lourdes pour nous autres. On se souvient encore du triste génocide rwandais ou François Mitterrand devrait endosser toute la responsabilité et en tirer les conséquences, l’ONU s’est substituée en la France en demandant pardon par reconnaissance d’une erreur, un tort fait à ce peuple. Tout ce passe comme des écervelés étaient aux commandes malgré les nombreuses interpellations des hommes épris de paix et de justice. Quel sacrilège ? Malgré tout, et en moins de huit ans, voilà cette même France de Jacques Chirac et de Sarkozy en Côte d’ivoire et en Libye, massacrant des peuples libres et souverains aux mépris des règlements internationaux. La complicité de l’ONU n’est plus à démontrer tellement elle est un machin, dira l’autre. On espère voir Chirac apparaitre devant les juridictions françaises pour crime de guerre en Côte d’ivoire, mais que du néant ! Toute fois on croit aussi et fermement que possible, voir Sarkozy paraitre devant les mêmes juridictions pour crimes de guerre en Libye et en Côte d’Ivoire. Nos expérances seront-elles vaines ?

La seule condition de paix dans ce monde, c’est une justice qui passe inéluctablement et a priori sine qua num par l’arrestation, le jugement et l’emprisonnement de ces chefs d’Etat guerrier. Si par la force ou leur suprématie, leurs pouvoirs de nuire aux autres, la raison dans le cachot et l’injustice en liberté, le dépouillement des faibles, la mainmise sur les Etats faibles, nous sommes à l’aube du big-bang dont eux, seuls sont tenus responsables. Mais on pense avec ferveur que Tony Blair ouvrira la porte du voutre afin que règne la paix d’une manière durable, la liberté, loin du libertinage, le respect des différentes chartes des organisations qui stipulent dans leur ensemble la non-agression des Etats et la non-assistance militaire contre un tiers Etat, la condamnation ferme des push, des assassinats politiques, l’asservissement des peuples.

Alain BENIE BI

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Mai 15

Selon le confrère Notre voie (12/05), un véritable camp de concentration a été installé à Yopougon « Nouveau Quartier » par les FRCI (forces armées pro-Ouattara). Dans ce camp, ils

se livrent en toute impunité et à l’abri des regards, à des actes de tortures, à des exactions, et à des violations des droits de l’homme.
Selon des victimes rescapées de ce camp de concentration, les pratiques qui y ont cours sont inhumaines. Ces témoignages des individus qui ont pu en sortir vivants, mais en loques humaines, donnent froid dans le dos. Selon eux, il s’agit d’un véritable camp de concentration, un mouroir qui fait penser au camp Boiro de la Guinée-Conakry sous le dictateur Sékou Touré. « Quand on nous envoie dans ce camp, on plonge nos têtes dans des barriques d’eau pour tenter de nous asphyxier afin de nous arracher des aveux. On nous a sérieusement battus tout le temps qu’on est restés aux mains des FRCI.
Nous ne savons pas encore si l’ONUCI et la force Licorne sont au courant de ces pratiques ignobles des FRCI, lesquelles n’honorent pas la dignité humaine en ce début du 21e siècle.
Mais il serait grand temps qu’elles y mettent un terme, et que les ONG telles que Human rights watch, la Croix rouge, et Amnesty international, les dénoncent avec fermeté.
Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte

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Mai 15


Le 15 mai 2012 par Fraternité matin – Le campement des braqueurs. Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 mai, des hommes lourdement armés ont attaqué Gouegui, quartier périphérique de la commune de Bangolo, aux environs de 2 heures du matin. Les fortes

détonations attirent l’attention des hommes du lieutenant Malick en patrouille. Ce dernier se rend sur les lieux pour tenter de savoir ce qui se passe, mais à l’approche du quartier, ses éléments et lui sont accueillis par des tirs de kalachnikov.
Un soldat, le caporal Koné Abou, est mortellement atteint et un autre, Bakayoko Lassina, est grièvement blessé. « J’ai compris que nous avions affaire à une attaque bien coordonnée. J’ai donc positionné mes éléments sur l’axe d’où sont venus les assaillants et nous avons engagé le combat. Acculés, les bandits retournent sur leur axe de repli où nos éléments en embuscade réussissent à mettre hors d’état de nuire deux d’entre eux. Il s’agit des nommés Dintohi Tahoua Aimé et Florent Dape , les autres ont profité de l’obscurité pour disparaître », explique l’officier.
Concernant le mobile de l’attaque le commandant des Frci de Bangolo indique que c’était une expédition punitive menée par les assaillants. Vendredi dernier, explique-t-il, deux jeunes du quartier Gouegui, fatigués des attaques répétées des coupeurs de route, avaient informés les Forces républicaines de Côte d’Ivoire de la présence d’un bandit venu s’approvisionner en ville pour retourner dans le maquis. La collaboration de ces jeunes a permis d’arrêter le suspect.
Un autre bandit sera abattu peu après dans sa tanière, que nous atteignons après 15 minutes de marche dans la forêt. Il s’agit de Zréhoue Mahan. Près de son corps criblé de balles, des portables, de la viande séchée, du riz et des effets vestimentaires volés. Le chef du gang, Tahoua Éric dit Kelekei, qui serait l’auteur de l’assassinat de deux éléments des Frci de Duékoue le mois dernier aurait été blessé. Sa kalachnikov et ses effets ont été retrouvés.
La découverte du refuge de ces braqueurs a rendue possible grâce à la collaboration des jeunes de Bangolo.
Le ratissage continuait lorsque nous quittions les lieux. Cependant, il faut noter le manque de véhicule et carburant aux Frci pour mener à bien leur mission.

Saint-Tra bi

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Mai 15

De source proche des avocats de Laurent Gbagbo, celui-ci envisage sérieusement de porter plainte contre l’Onuci, pour partialité flagrante lors de la crise postélectorale.
L’hypothèse d’une plainte contre l’Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) est de plus en plus probable. Dans les prochains jours, Me Emmanuel Altit, devrait introduire la plainte auprès d’une juridiction internationale contre cette opération alors dirigée par Young Jin Choi, représentant spécial de Ban Ki-moon en Côte d’Ivoire.

Les modalités pratiques de la plainte sont étudiées. Elle pourrait viser des personnalités de premier plan de l’Onuci, à l’instar de son chef d’alors, de son chef d’Etat-major d’alors ainsi que de son porte-parole Hamadoun Touré, aujourd’hui ministre de la Communication dans le gouvernement de transition au Mali. Dans ce cas, l’affaire pourrait être portée devant la Cour pénale internationale (CPI).

Si l’option de la plainte contre l’Onuci en tant que personnalité morale, est retenue, ce serait devant la Cour internationale de justice que l’affaire serait portée.

Le président Laurent Gbagabo reproche à l’Onuci d’avoir participé au combat aux côtés des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI alors nouvellement créées par Alassane Ouattara, de son refuge de l’hôtel du Golf), en violation manifeste de son mandat.
En attendant que cette plainte soit effective, Me Altit prépare minutieusement l’audience de confirmation des charges du 18 juin prochain.

Ouattara Moussokoro

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Mai 15

CONGRES NATIONAL DE LA RESISTANCE POUR LA DEMOCRATIE
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Le Président

Abidjan le 14 mai 2012
Objet : Lettre de félicitation A S.E. M. François Hollande
Président de la République de France
PARIS

Monsieur le Président de la République,
Le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie de Côte d’Ivoire, CNRD, organisation de combat crée en mars 2006 avec le Président Laurent Gbagbo, se félicite de votre élection à la magistrature suprême de votre pays et vous présente ses vœux de plein succès dans l’accomplissement de la mission que le Peuple de France vous a confiée.
Le CNRD souhaite, Monsieur le Président, que conformément à votre promesse électorale, la devise de votre grand pays, « Liberté, Egalité, Fraternité », demeure pour tous une réalité.
Que cette devise, dont votre projet s’est saisi, aide effectivement au-delà même de la France, dans un rapport de justice impartiale, à instaurer l’équilibre nécessaire dans notre monde actuel entre les libertés individuelles et collectives, entre les intérêts des uns et les besoins de la majorité, entre les faibles et les puissants.
Monsieur le Président de la République,
Le CNRD, mouvement d’opposition constructive mais vigilante, est fait de femmes et d’hommes soucieux de permettre à la Côte d’Ivoire et à l’Afrique la maîtrise de leur destin et cela en agissant de concert avec les Peuples du monde épris de justice, d’égalité et de fraternité ; de défendre partout et toujours, la dignité de l’homme noir et de l’homme tout court.

Le CNRD reste conscient que tous les autres Peuples d’Afrique, sortis il y a peu de la nuit coloniale et qui souffrent encore des séquelles du système s’en sortiront, certes par leurs propres efforts, mais aussi par une action concertée et collective : une mondialisation de la fraternité et de la responsabilité.

Le Peuple ivoirien qui se reconnait à travers notre mouvement et qui vient de subir une guerre injuste, inutile et particulièrement cruelle, déplore que les analyses que font des Occidentaux des situations effectivement vécues par les Peuples africains, continuent d’être toujours travesties.
A l’instar des hommes qui ont écrit le rapport DAMAS célèbre pour son objectivité sur les évènements douloureux des années 1949 et 1950 en Côte d’Ivoire, le CNRD souhaite Monsieur le Président, que votre attention soit portée, sans à-priori, sur les dérives barbares basées sur des mensonges scientifiquement échafaudés de l’ogre capitaliste occidentale en Côte d’Ivoire, sur les faits passés et présents, sur les analyses et opinions largement fabriquées et véhiculées souvent pour une « communauté internationale » aussi insaisissable que vague dans sa définition.
Le CNRD espère que loin des idées reçues et des vérités biaisées, le Président de la France des Lumières qui a inspiré la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, recueille le meilleur de son héritage et en fasse don aux Peuples du monde, pour que, unis enfin, nous mettions en acte la grande chanson de l’Homme : aimons nous les uns les autres.
Veuillez recevoir, Excellence, Monsieur le Président de la République, nos salutations distinguées.

BERNARD BINLIN-DADIE

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